ronger mon frein…

Deux groupes à la suite…

Deux professionnels de la même équipe, un dans chaque groupe.

Chacun me parle d’une situation, la même, de deux points de vue différents… De deux vécus… de deux endroits différents, des émotions différentes…

 

La première version, je la découvre…

Je me laisse glisser sur les sons, les images, les scintillements, les tons, les émotions qui nous traversent, les métaphores qui émergent, les associations qui se font et se défont…

La seconde fois, j’écoute la même situation, j’entends une chose semblable mais différente… Et pour m’empêcher d’anticiper, je traque les différences… Les notes disparates, les couleurs, les odeurs, les sensations… les discordances, les contre-temps…

 

Mais c’est un calvaire cet effort…

Parce que quand même, c’est un peu du déjà vu, déjà entendu, déjà… Je sais plus quoi… que j’aimerais tant oublier de la précédente version et qui sonne en toile de fond…

 

Cette épreuve de la patience, de voir les choses se réaliser au rythme de l’autre… Et non au sien !

Sinon l’interprétation serait trop violente, inaudible, impensable, et paf, mange ta galette, monsieur le psy !

 

Du coup, je ronge mon frein, je tiens, je m’agrippe, je me retiens !

 

Mais ! J’ai tellement envie de prendre le chemin de traverses, faire le saut de puces, souffler la tangente, dire ce qui m’est déjà venu, écourter, contourner la circonvolution lente et tortueuse…

Quelle perte de temps !

 

Bien sûr, cela se ressemble…

Bien sûr, je soupire…

Bien sûr, j’attends…

Bien sûr, c’est presque la même chose…

 

Presque.

C’est l’espoir…