tempo

 

Mon fauteuil, devant le spectacle des vies, se transforme, se métamorphose.

Parfois, c’est le fauteuil dur, rude et raide des manèges ensorcelés, bascules brusques et éjections déjections brutales.

D’autres fois, c’est le silence des mers d’avant la tempête, pestant pestacle pesant et pétaradant des pets empêtrés dans les méandres douloureux des boyaux enkystés.

D’autres fois, c’est morne plaine, Beauce ou Brie, une éolienne par ci, une moissonneuse par là, un château d’eau… Trombe douce et platitude, asthme allergique au colza si jaune vif beau mais aux odeurs pestilentiels improbables…

Ce qui, dans ce spectacle m’effraie, m’étonne et m’amuse, c’est ma propre écoute, suivant les crêtes et tornades au rythme de ce qui se produit, téléspectateur solitaire devant ces déferlantes sonorités, être là, vraiment, loin du juge loin du père loin de tout et pourtant dans cet entre deux, entre eux deux, unique re/père…

Oui, cela monte, cela descend, cela accélère, cela ralentit, cela m’ennuie, cela me réveille, purée, je suis secoué comme un cocotier, je suis pris dans l’ouragan comme dans un doux zéphyr illusoire, mirage mi-orage…

Cette plasticité de l’écoute, cette mollesse, cette lenteur et cette torpeur…

Puis, inévitablement, le « qu’est ce que je fous là », « qu’est ce que je réalise/déréalise ? », « qu’est-ce que je m’invente ? ».

Le reproche me sera toujours fait de ne pas user et d’abuser de gros mots savants, de reprendre des citations d’autres pour écrire des choses « scientifiques »… Mais celles et ceux qui comprennent, trouveront entre les lignes et les mots, ce qui, une fois incorporé, devient une seconde peau, non pardonnez moi une seconde ouïe, celle d’entendre ce qui ne se dit pas et qui ne consent pas a être entendu.