« clinique addict »

 

Il y a des « fashion victim », des acheteurs compulsifs, des fumeurs, des alcooliques, des victimes d’addictions diverses et variées.

 

Moi, je suis « clinique addict ».

 

Comment décrire cet état ?

 

Je pourrais commencer comme suit.

 

Je n’ai aucune appétence à faire des choses administratives auxquelles je suis parfois, malgré moi, contraint. Remplir des tableaux excel, écrire des courriers administratifs, être en règle avec les différentes conditions matérielles et administratives… tout ça me gave, me rebute, me fait vomir, j’en ai souvent la nausée.

 

A l’inverse, je peux passer des heures à écouter les patient/es, les groupes, sans aucun problème. Bien sûr, cela me fatigue, physiquement, psychiquement, je suis souvent heurté corporellement et émotionnellement. Mais cela ne me rebute pas, cela ne me fait pas fuir, cela ne me gave pas, cela ne me fait pas vomir… – sauf si cela doit atteindre là ? –

 

Dire que « je peux passer des heures… » est une chose…

 

Mais ce que je ressens aujourd’hui, c’est lorsque cette chose là n’est plus, c’est à dire, dans les moments où je lève les pieds où je suis en « vacance/s »… je ressens un manque. Une absence. Un truc qui devrait être là et qui n’est pas là.

Et pour évacuer ce manque là, il me faut environ… une bonne semaine de repos… une bonne coupure pour que ce manque là ne me hante plus… un peu comme si cette première semaine avait été une cure de désintoxication… et qu’enfin, je retrouvais ce que je suis, au-delà de l’addiction.

 

Et bien évidemment, c’est à la reprise que c’est encore plus douloureux…

Parce que mon oreille s’est dé-faite, dé-prise de toutes ces choses étonnantes qui se bousculent dans l’air/e… et je dois remettre encore une fois mon écoute sur le métier…

Merci madame Aulagnier… d’avoir écrit ça si bien…

 

Tellement enivrant d’être soumis au transfert ?

J’ose le croire et l’avouer.