infini/es, proses et poésies

Les scintillements des étoiles sont infinis dit-on.
Oui le photon que mon œil capte à cet instant est peut-être orphelin de l’étoile qui l’a adressé.
C’est une image du passé que je regarde aujourd’hui.

L’immensité est incommensurable, il paraît. L’approche de la mort aussi.
Oui, vous me direz que c’est une totologie ce que je viens de dire…
La logique de toto.
Vous savez, le vieil adage : « Zéro plus zéro égale la tête à toto » ai-je appris à mon fils qui éclate de rires.
Les enfants ont cette énergie que nous perdons au fil des jours qui nous rapprochent de notre mort.

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Lui, rêve en évoquant une belle italienne qui s’est présentée à son bureau.
Grande brune, bien proportionnée. Bien roulée comme les belles italiennes dit-il… J’imagine qu’il parle de voitures… Intelligente, une ancienne professeur d’art, intarissable sur le roman médiéval.
« Si j’en ai une comme ça tous les jours, je me tire une balle… »
Oui, j’ai entendu tirer un coup.

Dans ma langue maternelle je ne peux faire de différence entre boules et balles… C’est le même mot qui s’impose.
Même si, dans la langue d’adoption qu’est celle de Molière, le trou de boule ne veut pas dire grand chose…
A la rigueur, coup de boule mais j’imagine qu’il ne veut pas l’abîmer…

Elle brille tellement pour lui, cette femme fatale
Mais qu’est-elle venue faire là, au fin fond de sa campagne, dans cette maison isolée du monde ?

« Se réfugier. » lui a-t-elle expliqué.
Il faut la protéger lui a dit sa petite voix.
Elle est poursuivie par son ancien mari.
Un arabe sanguinaire qui veut la renvoyer dans son harem au Yémen…

Aden Arabie !
Pauvre Paul Nizan, associé à cette belle italienne…
Ou faut il aller chercher un autre poète partie en Arabie, le jeune Rimbaud ?

Il l’a invitée là dans cette salle, dite, de formation.
Les esprits du lieu à cet étage de cette bâtisse pluricentenaire sont bons.
Je les connais suffisamment pour les avoir fréquentés régulièrement.
Ils sont très bons. Neutres et bien veillants…
Ils savent se tenir dans un silence suffisamment contenu et contenant. Des merveilles !
Malgré toutes les horreurs entendus, les esprits restent impassibles, souriants. Des Justes.
Je leur suis reconnaissant de n’avoir pas transformé cette belle italienne… En gargouille médiévale…

Elle l’obsède…
A l’aube de sa cinquantaine…
Elle l’a séduit, lui avec ses faux airs de Sean. Non pas Mr Penn… Pas torturé.
Plutôt le Connery. Connerie. Les yeux rieurs, la belle barbe grisonnante… Un air écossais.
Elle le fait rêver, bander aussi je suppose… même si par pudeur il ne le dira pas.
Mais quand même…
Elle l’emmène loin de son quotidien devenu si insipide…

Puis, pourquoi cette langue italienne ?
Où l’avez vous appris, demande je…
Là, Sean se réveille, émerveillé… Les yeux pétillants de plaisirs…
A Rome ! Au pair… Deux années merveilleuses…
Avec de jolies italiennes, j’imagine aussi…

Et…
La mélancolie pointe son nez, la nostalgie de cette chair jeunesse perdue… Melancholia
Oui. Arthur a cédé sa place à Paul.
Bien sur… Pas le même…