vols, sans discontinuer…

 

une nouvelle série, une nouvelle catégorie, « associer/é-e-s » où les mots se succèdent comme les mots me viennent et la pensée se distribue. tentative de tester l’association libre dans l’écriture automatique autour d’impressions fugaces.

 

Surprise de temporalités décalées, surprise de temps envolés.
Comme les comètes qui reviennent sur la trace de leur queue, la traînée de poudre a envahi l’atmosphère, la sphère s’est éteinte, elle s’est volatilisée, tel ce volatile disparu sous les crocs.
Soupirs langoureux mêlés à d’autres jouissants, les murs sont minces sous les ronces d’été, les mûres attendent leur heure entre tracas et trépas.
Désirs fous de changer le monde ? Plaisirs inavouables de jouir de la lumière, tornades sensuelles et regards ardents.
Crois-tu qu’il faille que la Seine déborde pour que les scènes se déploient et que meure la Cène ?
Délices tributaires de malices, le pays des merveilles se réveille sans réveil dans l’ombre des vermeils, vermillons sillons vivront millions années étranges et rangées parmi les songes / Donges fumées exaspérantes nazairiennes mornes plaines océanes douloureuses forteresses d’où sortent d’immenses demeures flottantes navigantes inaccessibles…

 

Hier, sur deux roues frêles d’une légèreté virevoltante de ma petite reine, hier sur fer enfer filant vers la mer, hier sur bitume brumes hument été. Ce matin, dans le noir, carrosse noire cuisinier volant vers aéroport, parlant saveur odeur vapeur peurs… Puis, le ciel au delà des nuages comme un mirage miracle, oracle orage orge soutien gorge rouge gorge gorgée de feu, d’eaux, de vents, de neiges, beiges, Liège, siège, piège…

dédales de couloirs, sombres et clairs, clair obscur, lentement avance les ombres dont les trainées flambent sur le rouge feu du soleil brille loin le crépuscule. cours, sauts, sots sceaux, seaux, so what he says, me ? for what ? and ?

comment fait-on pour accéder aux étages supérieures ? oui, faites le tour, prenez le premier couloir à gauche, puis derrière une porte jaune, prenez l’escalier, montez un étage. Puis à droite encore une fois, vous trouverez un escalier en colimaçon… sic. le maçon a du s’arracher les cheveux avec des choses aussi tordues, oui, cet escalier mène au 5e étage. De là, vous verrez, derrière la baie vitrée, une passerelle, passer-elle, pour aller de l’autre côté du mur. Oui, par le sous-sol, c’est imaginable, mais vous y êtes presque.
J’ouvre les yeux, il fait encore sombre, les voix me murmurent que la nuit n’est pas terminée, mais où suis-je ?

 

entre la soi-disante « normalité » et la psychose (d’ailleurs, que vient faire le « soi » là dedans, dans ce « dire-affirmé » là ?), il n’y a pas une grande différence… entre le monde que je vois quand je ferme les yeux et celui que j’entends, il n’y a pas non plus une grande différence. entre le monde que l’on me rapporte et le monde que je comprends, il n’y a pas non plus une grande différence.
Je ne me pose plus, depuis longtemps, les questions sur la normalité, cela me dépasse… ou devrais-je dire, je m’en moque un peu, la question n’est plus, n’est pas là, mais je me demande toujours, où est le réel, dans cet irréel là… puisque le réel tend à devenir… fou…

 

Freud dit qu’il n’y a pas de discontinuité entre le normal et le pathologique, entre la santé psychique et le morbide… l’entre-deux, le vas-et-viens, les oscillations… toutes ces choses que la psychiatrie aimerait bien mettre dans des cases, borderline, bipolaires… la santé est en elle-même déjà une situation borderline…
moi, si je me fixais des frontières ou des murs ou des barbelés entre toutes les dimensions du moi (je dis bien du moi et non de moi), je pense que je pourrais m’autodétruire…