étranges couleurs, mystères et farandoles

 

le premier arrive en retard.
cela lui semble normal d’arriver si tard.
il s’excuse, il hésite, puis il parle.
comme un vieux poète perdu, mauvaise mine !
puis, de ses racines, il s’illumine.

la seconde arrive, trois quart d’heure
trop tôt, avant l’heurt
elle pense, elle ne sait, elle parle !
comme une chandelle, elle chancelle,
puis repart comme une hirondelle.

moi, je demeure,
je ne sais quand je me meurs.

la troisième, perdue, met en scène,
une bouche totalement obscène,
– putain, je ne suis pas une chiotte d’Arles ! –
me crache des insanités et des immondices,
dont elle se délecte avec délices.

celle-là, vocifère sous des douceurs
pestilentielles, décrépitudes noirceurs,
– je recrache, je vomis, je dégueule, j’en râle ! –
des sonorités blasphématoires,
remplies d’odeurs de fours crématoires.

la quatrième, haine aime,
monstre dans Chihiro qui sème,
elle crie, elle pleure, elle hurle, elle parle,
de terribles douleurs remplies de fausses notes,
ça sonne faux, c’est le s/c/eau rempli de crottes.

moi, je me meurs,
dans ces problèmes de moeurs.

la cinquième sonne la révolte,
sous les hués des hommes désinvoltes,
elle se bat, elle rouspète, elle tempète, elle parle !!!
arrêtez la avant que je ne la fracasse,
tellement ses cris stridents me trépassent.

la sixième s’assoit.
elle va bien, cela se voit.
oui, dit-elle, je vais bien, merci, Karl.
puis, déverse son venin
en vaporisant son parfum.

moi, en mon humble demeure,
je ne sais quand sonnera mon heure.