Racines

 

Les cimes ploient sous le poids des mots
Les mots ont un sens la parole son véhicule
Les déserts sont habités d’étranges vides
L’illusion n’est plus dans l’immensité commerce

Ils courent d’un bout à l’autre,
Dans cette salle lumineuse face à la rue
Cardio studio chrono toujours plus haut
Manger, prendre du poids, peser, pester.
N’est on pas ce que l’on est, demeure qui je suis ?

Tu as fermé la porte,
Le vent s’est levé.
Autant en emportera le vent,
Comme souvent.
Au cimetière,
Faut tenter de vivre.

La douleur de ne pas être,
La souffrance de ne plus être,
Le temps perdu des âmes errantes
Le temps retrouvé des souvenirs évanouis.

Pourquoi s’escrimer à vivre
quand tout semble vain,
Pourquoi continuer cette marche,
si la vie est dénuée de sens ?

J’étais hier dans le train,
Comme souvent je lis.
La station pilori se trouve
Avant Celleneuve.
Cloué au Pilory, selle neuve.
Je préfère les maisons sur pilotis.

Les casemates du bidonville
chauffent avec des poêles de fortune…
La fumée envahit toute ma peine…
Les conditions de vie condamnent
Elles à une intolérante insolence ?

Je cours de cimes en cimes
De guerres en guerres
D’atermoiements en faux semblants.
Rythmes et mélodies fuient
Les canaux d’où dégorgent
puanteurs et désolations.

Rappeler que tant qu’il y a de la vie,
L’espoir demeure,
Jusqu’au dernier souffle,
La vie ne se meurt.
Les morts ne se voient plus
Mais sont toujours plus nombreux que nous.
Les morts disparaissent et réapparaissent
Quand les heures passent, les joies trépassent.

L’hiver est toujours intense
Le soleil toujours présent.
Malgré tout le printemps arrivera
Après les rayons, les illusions.
Elle est arrivée mortifiée,
Elle est arrivée désolée,
Dans les lueurs des pluies,
L’eau scintille dans l’éclipse.
Vapeurs d’alcool qui instille
Ce que d’autres dans le Verbe distillent
Perdus sommes nous sur le séant
Quand le néant n’est plus dans le présent
Les cadeaux empoissonnés d’autres
Que dévorent les embruns aux sons des faux.

Penser, rêver, lutter, s’armer pour la vie…
Continuer à marcher vers les autres,
Contre le vent malgré les courants,
Se délester pour s’élever,
Me détester pour m’émerveiller.