pour le plaisir des yeux… voyager sans bouger…

Quand je sais qu’elle va venir me voir, mon plaisir de la revoir m’anime.
J’en ai déjà parlé, je m’en défends comme je peux.

L’autre jour, je consulte l’historique de nos rencontres et je me rends compte que c’est la huitième fois qu’elle vient me voir… et j’ai toujours l’impression de la redécouvrir avec la même envie, la même ardeur et la même jouissance… Juste pour le plaisir des yeux ?

Bien évidemment, je ne peux et ne veux franchir la barrière invisible qui fait d’elle quelqu’un de fondamentalement inaccessible, ce lien là ne me permet pas de passer au-delà de ce qui est contractuel…
Du coup, je n’ai le droit qu’au plaisir des yeux dans ce cadre si particulier, mais la voir m’émeut, m’agite… et puis… c’est dans ce plaisir là que la relation permet de l’accompagner.

De la même manière, ce plaisir là, fait qu’en restant à mon cabinet, je voyage à travers des paysages et des espaces temps de vie étonnants… Mon corps n’est ni bercé par le mouvement lent du train ou le tangage du bateau, mais seulement par les sens. Mon corps est transporté dans une autre dimension, où les sens se remémorent, les odeurs me pénètrent, les lumières m’éblouissent… Il y a, dans cette relation là, dans ce plaisir là, quelque chose d’envoûtant, d’enivrant qui fait que je peux, bien sûr, bien évidemment, tomber clinique addict

Parce que tout en restant assis, je me mets à voyager, à ressentir des saveurs, des épices, des sensations étranges et familières, la rencontre de l’étrangeté de l’autre, étonnante et scintillante…

Je ressens le chemin parcouru, les moments où la personne en face de moi comme moi venons de gravir la pente de la montagne et, dans un regard furtif, nous nous reconnaissons avoir franchi le col…

L’écoute est un marathon, un sport d’endurance où parfois notre corps est mis à mal, mis à l’épreuve, soumis au rythme de l’autre, rythme de la vie de l’autre dont seul le respect permet la mise en mouvement de la pensée rêvée…

Allez… J’en redemande… pour le plaisir de rêver… les yeux fermés…