de la terre brûlée, fleurissent les plus belles plantes…

Ce que je constate de plus en plus dans mes consultations « souffrance et travail », surtout auprès des personnes qui ont souffert de burn-out, l’une des issues les plus favorables que j’ai pu travailler avec elles, c’est la transformation créative.

Le burn-out, ou épuisement professionnel, c’est un surinvestissement au travail et ce « travail » rend malade.

L’interruption de ce « travail » permet de suspendre la petite roue de la souris qui ne cessait de tourner et, avec l’aide, l’écoute, la bienveillance d’un professionnel contenant, de prendre du recul.
Bien souvent émerge la culpabilité… comment ai-je pu être ainsi ?, comment n’ai-je pas vu que je souffrais tant ?
Une fois la culpabilité « résolue », viendra le temps de la crainte de revenir au travail, ce même travail qui, en allant loin dans la chair, a pu la détruire de l’intérieur, la déchiqueter, la déchirer. Ce même travail qui a fait fuir l’entourage amical, social, voire même parfois, familial…
Il est alors important de comprendre, de penser, de rêver pourquoi ce « travail » qui faisait tant souffrir prenait autant de place dans sa vie. Pour une multitude de raisons, ce « travail là » occupait toutes les énergies de la personne.
L’évidence, c’est d’en analyser les raisons… mais pas « toutes » les raisons… car la thérapie ne doit sûrement pas remplacer l’addiction qu’était le travail à ce moment là… Malheureusement, certains thérapeutes qui n’entendent pas le travail, remplacent la première dépendance par une autre dépendance…
Le chemin de traverse vers lequel j’emmène mes patients, c’est de trouver comment investir cette énergie – si je devais employer un terme « savant », je dirais la libido – dans une passion jusqu’alors enfouie, parfois souvent frappée d’un interdit, mais qui se révèlera être une clef pour ouvrir une porte invisible face à un mur dressé devant soi.
Un détour, peut-être. Un nouveau sens donné à sa vie, sûrement. Un plaisir fou, oui, absolument.