accentuer son regard à gauche

Je ne suis pas assez « calé » en neurosciences, qui étudient le fonctionnement cérébral, pour énoncer que ce que je ressens aujourd’hui est « vraie ».

Toutefois, je fais le constat suivant : mon écoute se concentre et passe par l’oeil gauche et l’oreille gauche.

 

Je précise.

 

Quand j’écoute, bien évidemment, les sons me parviennent à peu près de la même façon aux deux oreilles.
(Même si, pour être précis, je devrais peut être faire un test d’audition, j’y penserai la prochaine fois que j’irai voir mon médecin du travail).

Une grande majeure partie du temps, je pense que je n’écoute pas, je suis présent et je « suis » la mélodie (du verbe suivre et non pas du verbe être).
J’entends des vagues qui sont souvent des ondes délicates, délicieuses, puis les vaguelettes, puis la houle, puis les vagues plus importantes… Parfois ça devient des déferlantes qui brisent la tempête, rarement des tsunamis destructeurs…

Je suis attentif mais je ne suis attentif qu’à la couleur et à la tonalité de la trame mélodique de ce qui m’est proposé. Ainsi, quelques soient les mots, les représentations et les images qui s’y collent et s’y rapportent, je peux entendre… Sans être happé par le spectaculaire voire le spectacle tout court. C’est le moment où il s’agit, d’être bien-veillant.

Puis, soudain, quelque chose scintille, brille et me met en alerte, mon mode d’écoute passe en mode concentré.
Plus concentré que l’attention « flottante » que j’avais juste avant.
Du coup, je réagis, je me meus, je me manifeste, je me réveille et je dis quelque chose qui est en rapport avec cette chose scintillante qui vient de passer.
Un peu comme quand je regarde le ciel en été au moment des Perséides et que je m’extasie en criant : « Là ! Tu as vu ? »

Le plus fascinant, c’est cette scintillante étoile filante me ramène à ma mémoire immédiate, tout un flot d’images et de choses dans l’instant même où j’en prends conscience.
Avec quelque chose d’assez fascinant, c’est la précision et l’exactitude de la mémoire gravée quelque part dans mes petites cellules de Purkinje.
Un peu à la manière d’une requête sur un moteur de recherche sur internet, tout ce qui est lié à cette étoile émerge en moi d’un coup.
Or, heureusement pour mon psychisme, ces choses là ne sont mobilisables que lorsque j’ai ressenti la scintillance et je ne les ai pas dans ma mémoire vive tout le temps.

 

Parfois ça tombe à côté.
Parfois, ça tombe juste…

 

En général, ça tombe juste plus de fois que ça ne tombe à côté (heureusement pour moi et pour la personne écoutée !) mais souvent et c’est certainement cela la magie de la chose, c’est que tomber « juste » permet de nouvelles choses à l’autre, quelque chose d’inattendu, d’imprévu, d’étrange… Dont l’association d’idées et d’émotions est totalement imprévisible…
Et je suis la patiente ou le patient sur ce « saut » et je continue, la « cohérence » de « là-faire » n’est pas le sujet.

Mais ce dont je voulais parler n’est pas cette chose là mais mon changement de regard…
Physiquement et depuis que je m’en suis rendu compte ça devient une évidence, mon visage s’incline légèrement, et je sens que mon œil gauche se place naturellement plus près de l’autre que mon œil droit.
Mon regard, je le ressens en moi, décuple d’intensité et de concentration.

Il est admis que le cerveau droit est celui de l’émotion, de la musique… Le cerveau gauche celui de la raison.

 

Quand le cœur veut parler, la raison doit se taire…

 

Cet adage là se réalise dans mon corps à travers ce léger déséquilibre physique que je provoque pour écouter l’autre, lorsque les émotions sont là, libérées du carcan de « la raison » et de ses avatars.